Art Speaks For Itself (ASFI) - 2014
Le premier hub résidentiel international pour curateurs dirigé par un artiste.
Extraits traduits du site : à la frontière de bien des domaines, ce projet a l’air d’être mené par une fondation, avec une résidence, un board etc… ASFI est en fait une œuvre d’Arnaud Cohen conçue comme une performance itérative dont les seuls spectateurs sont ses invités; une œuvre éphémère dont seules quelques traces visibles du grand public seront sur le net, mais qui a l’ambition de mettre en mouvement le monde de l’art à travers et grâce aux individus qui auront été eux-mêmes mis en mouvement du seul fait de leur participation à la performance. Cette démarche, si elle s’inscrit dans la lignée d’expériences précédentes de l’artiste comme Espaces Augmentés (http://www.arnaudcohen.com/#!espaces-augmentes-v/c1bdk) ou Save the Market (http://www.arnaudcohen.com/#!save-the-market-p/cop) ne veut pas simplement porter un regard critique mais aussi fournir et diffuser les anticorps nécessaires à un monde l’art dont les écosystèmes sont mis en danger par de puissants acteurs extérieurs.
Statement:
Depuis la fin des avant-gardes, ou l’entrée dans le post modernisme comme on voudra, l’art contemporain a suivi d’innombrables pistes et ce dans toutes les directions, sans hiérarchie aucune. Cette absence de hiérarchie a maintenu un certain équilibre qui a permis de voir éclore une grande diversité de talents aussi bien artistiques que critiques et curatoriaux. Je pense que cet équilibre est à présent dangereusement remis en cause par l’intervention toujours plus pressante dans le milieu de l’art de grands acteurs de la sphère marchande pour lesquels l’art est tout à la fois un outils de défiscalisation mais aussi, et surtout, un outil marketing. Cette intervention, associée à la montée en puissance de la figure du curateur artiste, concourt à l’instauration d’une domination dans les espaces de monstration d’un seul des très nombreux courants de l’art d’aujourd’hui, un courant au croisement du conceptuel, de l’abstraction et du design. Ce courant très honorable produit en effet des œuvres dont l’absence voulue d’aspérités sociétales permet également tous les discours. Les œuvres promues, les artistes eux-mêmes, sont alors réduits à l’état de notes de musique sur une partition écrite par d’autres. Ce mouvement est global car il accompagne le mouvement d’uniformisation planétaire des modes de consommation voulus par ces grands acteurs de la sphère marchande, toujours avides d’économies d’échelle.
La place de Paris quant à elle souffre par ailleurs de nombreux maux qui lui sont spécifiques et dont la conséquence la plus notable est qu’aucun artiste français n’a pu émerger sur la scène mondiale depuis des décennies, sauf à s’expatrier. Pourtant Paris ne manque pas d’atouts, et les collectionneurs et curators étrangers ont plaisir à y accourir à l’occasion des grands rendez-vous que sont la Fiac ou Paris Photo. Par ailleurs la créativité de l’esprit critique français est telle que ses penseurs Duchamp, Foucault, Debord, Deleuze, René Girard (et à travers lui Roland Barthes, Jacques Derrida, Jacques Lacan), Baudrillard, continuent à irriguer à travers le monde la créativité des artistes d’aujourd’hui.
Paris peut donc, non plus comme un havre qu’il fut jusqu’en 1940 lorsque la ville abritait les artistes du monde entier, mais comme un hub, espace de passage et d’interconnexion que la ville est aujourd’hui, contribuer à une autre émergence que celle poussée par les grands groupes qui domptent chaque jour un peu plus les désirs et les pulsions des hommes et des femmes qui peuplent cette planète.
C’est dans le but de concourir à cet objectif que nait aujourd’hui “Art Speaks For Itself” Paris’ first artist run residential international hub for curators. Il
Art Speaks For Itself (ASFI) - 2014
Paris’ first artist run residential international hub for curators.