Hunting Season, 2016. (Exhibition view Kunstverein am Rosa Luxemburg Platz 2017)
Mixed Media. Collections publiques Belges, Province du Henault, BPS22.
The charred remains of this makeshift home, are made of interior shutters. These shutters are comming from a Parisian eighteenth century private mansion that was destroyed during the French revolution. There is a blue light comming out from the gaps between the darkened wooden planks. Indeed, inside the burned baroque slum is a blue neon light saying Rien (Nothing in English). This Rien is an enlarged reproduction of what Louis the Sixteenth wrote on his hunting log on July 14, 1789, the day the revolution began. The unsuccessful hunter had no idea he had become the prey on that very day.
« Etant donnés, 1° la chute…
Ce que Hunting Season nous donne à voir : grosse niche / cabane d’enfant / abri de fortune(s) / slum baroque fait de volets intérieurs du XVIIIe siècle provenant d’un ancien hôtel particulier parisien. Sans doute tout cela à la fois. Sans porte ni fenêtre, l’objet est extérieurement en partie calciné. Accident, incendie volontaire ? Si l’on s’approche pour chercher une réponse, on aperçoit une lueur colorée entre les interstices. En se collant à ceux-ci comme à l’œilleton d’Etant donnés de Marcel Duchamp, on accède à une deuxième composante plastique de l’œuvre : à l’intérieur de la cabane incendiée, un néon dont la lumière artificielle n’est pas sans renvoyer à celle produite par le bec de gaz de l’œuvre duchampienne. Ce néon ne dit pas rien, ce néon dit rien, ou, plutôt, il est écrit Rien, de cette écriture baroque, ancien régime, qui précède l’invention du stylo plume. Contrairement au bec de gaz de Duchamp, ce néon n’est donc pas une convocation des Lumières et de la modernité. Tout au contraire.... ...ce Rien , calligraphié ainsi, est d’abord la reproduction agrandie de ce que Louis XVI inscrivit sur son carnet de chasse le 14 juillet 1789. Alors tout bascule, car par cette adjonction de sens et le collage de ce Rien au sein de cet abri condamné fait de volets aristocratiques calcinés, Hunting Season produit une proposition paradoxale : l’œuvre dénonce les procédés d’une partie de l’art actuel tout en en démontrant, par sa puissance allusive, que l’art contemporain peut encore y survivre et témoigner de son temps. Au-delà des problématiques auxquelles mes pairs et moi sommes confrontés et aux tentations du repli sur soi du milieu artistique dans une période tourmentée, Hunting Season se saisit également deux grandes problématiques auxquelles est confrontée notre planète depuis l’éclatante victoire de Ronald Reagan sur le communisme il y a plus de 30 ans : d’abord la situation sociale actuelle où les rentes de situation et le déni sont le pendant d’un ascenseur social bloqué au sous-sol pour des populations entières, qu’elles soient chez nous ou de l’autre côté de la Méditerranée. Ensuite, le destin funeste d’une Terre où les égoïsmes individuels et collectifs, accompagnés d’un illusoire désir de camp retranché, mènent à la destruction suicidaire de notre niche écologique.
Hunting Season, c’est ce moment plus ou moins bref où le chasseur ne sait pas encore qu’il est devenu la proie.
Hunting Season est le point de départ d'une série d'œuvres autour de l'incendie et des changements violents d'époques et en particulier de la série Winter over Europe. Celle-ci est passée de la vidéo en 2017 à la peinture puis à la tapisserie à partir de 2018.
Winter over Europe - The video, 2017. (Snapshot)
Winter over Europe - le Trumeau, 2018. (Detail. Exhibition view La Coutellerie, Arnaud Cohen Studio)
Painted over 19th century overmantel