Hungry Ghosts (Devoro Societatis) - 2021
This artwork speaks of the fragility of the civilizations whose traces it bears. I imagined a giant multi-headed centipede representing the inexorable advance of our human civilization, devouring everything in its path, starting with local, then national and regional civilizations. Its name Devoro Societatis is some kind of an opposite of the Roman legal concept of Affectio Societatis, and Hungry ghosts evoke, in Asia, these lost beings who haunt us after disappearing through violent death. This centipede is, as it should be, composed of rings from which emerge traces of powers forever gone, the head of Caesar, a Japanese mask from the Edo period, the face of an Egyptian sarcophagus, the death mask of Napoleon, an African Neolithic artifact, etc. If some of these historical and archaeological remains are authentic, others are only worthless copies or prints, adding to the confusion. In order to limit the use of non-recyclable materials, the centipede is treated as the rare remains of a dinosaur could be treated in a natural history museum: the few "found pieces" of the centipede are attached to a metal structure which acts as a sort of backbone. These different sections address colonial amnesia where, if traces of submerged civilizations persist, their memory has been dissolved forever.
Cette œuvre parle de la fragilité des civilisations dont elle porte les traces. J’ai imaginé un centipède géant multicéphale représentant l’inexorable avancée de notre civilisation humaine, dévorant tout sur son passage, à commencer par les civilisations locales, puis nationales et régionales. Son nom Devoro Societatis est une sorte de contre-pied du concept juridique romain d’Affectio Societatis, et Hungry Ghosts évoque les fantômes affamés que sont en Asie ces êtres perdus qui nous hantent pour avoir disparu de mort violente. Ce centipède est comme il se doit composé d’anneaux d’où émergent des traces de puissances à jamais révolues, la tête de César, un masque japonais de la période Edo, le visage d’un sarcophage égyptien, le masque mortuaire de Napoléon, un artefact du néolithique, etc. Si certains de ces vestiges historiques et archéologiques sont authentiques, d’autres ne sont que des copies ou tirages sans valeur, ajoutant au trouble. Afin de limiter l’utilisation de matières non recyclables, le mille-pattes est traité comme les rares restes d’un dinosaure pourraient l’être dans un muséum d’histoire naturelle : les quelques "morceaux retrouvés" du centipède sont fixés sur une structure métallique qui lui fait comme une sorte de colonne vertébrale. Ces différents tronçons abordent l’amnésie coloniale où, si des traces des civilisations englouties persistent, leur mémoire s’est quant à elle dissoute à jamais.